13.07.2019 : VeszprémFest / Veszprém (HU)

LA TRADUCTION a écrit:"Je ne pense pas ressentir le besoin d'écrire des chansons sur la politique" - Une interview exclusive avec Katie Melua
Stumpf András - 25.06.2019

Une voix douce et mélodieuse au téléphone. Un ton doux qui sonne étrangement familier. C'est elle ? A peine croyable. Dans le cas des superstars internationales, il est courant qu'un manager décroche d'abord le récepteur, parfois l'appelant est contrôlé plusieurs fois, seulement après quoi il est mis en relation avec la personne d'attention. Alors, je le dis gentiment à la dame : J'appelle de Hongrie, j'ai rendez-vous pour un entretien téléphonique avec Katie Melua. "Je suis Katie." Après quelques phrases, c'est clair : le naturel et le charme ne sont pas seulement des qualités de scène pour elle. Si ce n'était qu'un rôle sur scène et non quelque chose d'authentique, elle n'aurait pas vendu des millions de disques et n'aurait évidemment pas rempli les salles de concert au cours des quinze dernières années. la chanteuse londonienne de 34 ans est une des trois femmes artistes les plus intéressantes des années 2000. C'était vraiment une époque étrange : Norah Jones, Katie Melua et Amy Winehouse ont également connu un énorme succès avec de vraies chansons, des arrangements acoustiques, un naturel et une identité propre - même dans le monde pop. Cependant, Amy Winehouse est morte, Norah Jones a expérimenté la pop mainstream avec peu de succès et son retour aux sources n'a pas vraiment été une percée non plus. Sans aucun doute, Melua est aussi devenue célèbre et a atteint son plus grand sommet commercial au milieu des années 2000 (le succès Nine Million Bicycles est aussi connu de ceux qui croient ne jamais l'avoir entendue auparavant), mais jusqu'à présent, il n'y a aucune rupture de qualité dans l'œuvre à sept disques. Elle est toujours émotive, mais sans un ton kitsch. Elle n'est pas un acte de nostalgie : son renouvellement est permanent et réel. Les Britanniques sont très fiers d'elle, elle s'est produite avec la Reine, a également comparu sur la scène de la Reine Elizabeth de la fête du couronnement de cinquante ans de la Reine Elizabeth. Il y a cinq ans, elle a joué dans la ville hongroise de la Reine, Veszprém, et en juillet prochain, elle reviendra à la VeszprémFest. Une fois réfugiée et jeune réfugiée, puis flirtant avec la politique et l'histoire, une star internationale à 20 ans, l'histoire de Melua est presque aussi fabuleuse que sa voix. Elle est la preuve existante : La Géorgie n'a pas seulement donné Staline au monde, mais aussi quelqu'un de vraiment précieux et de bon.

- Vous êtes née du mauvais côté du rideau de fer, comme nous l'étions, ici en Hongrie. Avez-vous un souvenir de la Géorgie en Union soviétique ?

- Bien sûr, pendant la guerre civile géorgienne, j'étais un petit enfant, mais je me souviens, par exemple, que le pain était difficile à trouver. Il y avait un système de coupons, et les gens devaient faire la queue en files d'attente, (je veux dire vraiment) longues, pendant des heures pour obtenir du pain. Je n'étais peut-être pas moi-même dans la file d'attente, mais je me souviens que mon grand-père m'avait donné un tel coupon de pain. J'ai vécu à Tbilissi à cette époque, pendant cette guerre, avec mes grands-parents.

- Est-ce votre grand-père, qui a été envoyé en Sibérie à un très jeune âge ?

- Oui. C'est lui.

- Manifestement, vous n'aimez pas beaucoup les communistes, n'est-ce pas ?

- Depuis que je suis née en 1984, je ne me souviens pas beaucoup de l'époque communiste, vous savez. Mais ma grand-mère m'en a beaucoup parlé. Non seulement au sujet de mon grand-père qui a été déporté, mais aussi au sujet des choses quotidiennes. Sur les jeans, par exemple. Un jean était d'une grande valeur à l'époque ! Ils auraient donné n'importe quoi pour un jean western. Ils donnaient en fait, chaque fois qu'ils l'avaient fait. Elle m'a aussi dit qu'ils étaient enfermés, qu'ils ne pouvaient voyager nulle part à l'étranger. Les frontières étaient fermées et les gens vivaient au même endroit toute leur vie. C'est répugnant et choquant pour moi, même aujourd'hui.

- Pourtant, vous êtes retournée en Géorgie pour votre dernier album "In Winter" pour travailler avec le Gori Women's Choir. Vous êtes nostalgique ? Ou peut-être que la musique locale est plus excitante pour vous que la pop internationale ?

- La situation est que mon contrat avec mon précédent management portait sur six albums....

- On parle de votre collaboration avec Mike Batt, non ?

- Oui. Oui. Nous avons eu beaucoup de succès pendant cette période, mais "In Winter" était mon septième album et le premier après l'expiration de mon contrat de six disques. Il était temps de changer. Pendant un certain temps, j'ai eu envie de travailler avec une méthode différente. Pour se concentrer davantage sur la musique. Bien sûr, tout le monde veut être célèbre et vendre beaucoup de disques...

- Et vous avez vendu beaucoup de disques.

- Oui, et c'est bien, mais au bout d'un certain temps, il est devenu plus important pour moi de remplacer les activités nécessaires à un tel succès commercial - à savoir la promotion et tout ce qui va avec. avec la chose la plus importante : la musique. C'est pourquoi j'ai aussi réalisé "In Winter" en appliquant d'autres méthodes. Je voulais avoir le temps de m'entraîner.

- Pratiquer quoi ?

- Chanter. Et l'écriture de chansons. J'ai écouté beaucoup de musiques chorale pour l'album, y compris des chansons géorgiennes, russes, ukrainiennes, roumaines, et j'y chante avec le chœur géorgien que vous avez mentionné.

- Au lieu d'être une superstar, l'art est devenu le but ?

- Exactement. Je ne pensais même pas que ce serait un tel succès, mais le disque a reçu d'excellentes critiques, s'est très bien vendu, et la sortie a été suivie de concerts à guichets fermés.

- Gori, où les enregistrements ont été faits, est le lieu de naissance de Staline. D'après les sondages, les habitants pensent encore à lui avec bon cœur. La nostalgie stalinienne est-elle en hausse dans votre pays ?

- Je ne connais aucun Géorgien qui n'admettrait pas que Staline est une figure sombre de l'histoire. Cependant, il est également vrai qu'il y a quelque chose dans sa figure qui le rend perçu comme grand. C'est peut-être à propos du pouvoir. Mais probablement pas seulement ça. Quand nous avons enregistré l'album, on m'a dit que les gens du coin manifestaient quand une statue de Staline a été enlevée dans la ville. Est-ce que les gens réagissaient ainsi parce qu'ils l'aimaient tant ? J'en doute fort. Personne ne veut vivre dans le stalinisme. La raison en est plutôt que la ville a perdu l'une de ses principales attractions touristiques. C'est le lieu de naissance du dictateur soviétique. Ainsi, l'indignation s'est probablement produite parce qu'ils avaient l'impression de perdre quelque chose qui rend la ville attrayante pour les touristes - ce qui constitue le gagne-pain d'un grand nombre d'entre eux.

- C'est logique. Quand vous avez quitté le pays à l'âge de huit ans, votre père, qui est chirurgien cardiaque, a trouvé un emploi à Belfast. Tu as même écrit une chanson sur la situation là-bas. Ne craignez-vous pas qu'à cause de Brexit, l'IRA soit réactivée et que la violence revienne ?

- Je ne pense pas avoir besoin d'écrire des chansons sur la politique ces derniers temps. Quand on est jeune, on a le désir de sauver le monde. Vous pensez que vous devez changer les choses, parce que vous pensez que vous comprenez et savez tout : ce qui est bien et ce qui est mal. Avec le temps, vous découvrez combien de choses différentes affectent la vie des gens, combien d'aspects et de points de vue il y a, et que la plupart d'entre eux sont compréhensibles d'une certaine perspective. Voyez ça comme un mélange de traditions dans lesquelles nous avons grandi, d'attachement et d'un sentiment d'identité... Je ne pense donc pas que je devrais parler de politique dans une chanson.

- Pourtant, quand vous étiez jeune, vous aviez même l'intention de devenir politicien, alors, naturellement, la question se pose : comment résoudriez-vous le problème Brexit ? Ce n'est pas si difficile d'être meilleur que les politiciens britanniques professionnels !

- Ça l'est ! Si je devais le résoudre, je serais très inquiète. Je suis très heureuse que cela ne fasse pas partie de mon travail, que je me sois faite aspirer par la musique et que je ne me sois finalement pas lancée en politique. Cela dit, je suis sûr que le Royaume-Uni et le continent ne devraient pas être très éloignés l'un de l'autre. Je ne quitterai certainement pas l'Europe. J'ai beaucoup d'amis dans les villes européennes, et aussi longtemps que je le pourrai, j'irai jouer dans toute l'Europe.

- Vous jouez à Veszprém, en Hongrie, pour la deuxième fois en juillet. Lorsque vous y avez donné votre premier concert en 2014, vous avez fait l'éloge du lac Balaton pendant le concert et vous avez dit que vous y nageriez le jour suivant. Vous y avez vraiment plongé ?

- Non. Malheureusement non.

- Cette fois-ci ?

- C'est peu probable. Je joue à Linz la nuit précédente, donc je n'arrive à Veszprém que le 13 juillet. Je n'aurai pas beaucoup de temps avant le concert du soir, et ensuite, je suppose qu'on va rentrer tout de suite. C'est souvent le cas, malheureusement, qu'il n'y a pas le temps d'apprendre à connaître l'endroit où je joue, et son environnement.

- Ce genre de précipitation a conduit à votre dépression nerveuse il y a 9 ans ?

- Non seulement plusieurs choses y ont joué un rôle, mais oui, il y a joué un rôle majeur. Entre 19 et 27 ans, le tempo était incroyable, je devais faire des albums, les promouvoir, faire des concerts presque sans arrêt. Je passais quatre jours par semaine dans un avion.

- Est-il plus facile de prendre soin de soi maintenant ?

- Tout à fait d'accord. Il y a moins de vingt concerts cet été, donc c'est facile de les gérer, et surtout de les apprécier.

- Nous avons lu une rumeur à votre sujet, vous attendriez un bébé. Est-ce la raison pour laquelle vous avez un plan plus décontracté pour l'été ?

- Où avez-vous lu ceci ?

- Sur certains sites Web, nous ne savons pas vraiment, mais les nouvelles étaient fraîches.

- Alors ce portail sait quelque chose que je ne sais pas. Attendez une minute ! Quelque chose me vient à l'esprit ! Chaque fois que j'écoute de la musique sur Youtube, il me lance des pubs pour des tests de grossesse ! Peut-être qu'ils le savent mieux que moi ? Absolument pas ! Nous sommes ensemble avec mon mari depuis sept ans et nous voulons des enfants, mais je ne peux pas vous donner de nouvelles informations sur le fait d'attendre un bébé.

- Désolé pour les ragots, revenons à la musique. En raison de l'évolution du marché, la plupart des musiciens ont maintenant beaucoup de concerts pour compenser la perte des ventes de disques. Vous avez, comme vous l'avez dit, moins de concerts qu'auparavant. Pourquoi ?

- Je suis plus optimiste quant aux transformations en cours dans l'industrie de la musique : par exemple, de plus en plus de revenus proviennent de la diffusion en continu... Ce n'est pas pour cela, bien sûr, que j'ai moins de concerts, mais parce que je n'ai pas à payer une grosse équipe maintenant.

- Parce qu'il n'y a que quatre musiciens sur scène avec vous ?

- Non, je n'ai pas parlé d'eux : les musiciens sont payés après chaque concert. Cependant, la direction, les organisateurs, -ils ont un emploi permanent, et doivent être payés en permanence, tout au long de l'année. Auparavant, il y avait ce gros effort, et beaucoup d'efforts ont été faits pour couvrir ces coûts. Les disques ont dû nourrir beaucoup de bouches. Maintenant, je travaille avec une équipe beaucoup plus petite. Bien sûr, je n'arrêterai pas de jouer parce que j'aime être sur scène, mais d'un autre côté, il est nécessaire d'avoir une présence pour attirer l'attention sur les chansons et les disques.

- Y aura-t-il un nouvel album cette année ?

- L'année prochaine. Je travaille dessus, je suis en train d'écrire les chansons, j'aime vraiment ça.

- Vos nouvelles chansons sont-elles secrètes ou allez-vous jouer quelque chose à Veszprém ?

- J'ai l'intention d'en jouer une.

- Nous sommes impatients d'y être. Mais : chanterez-vous aussi Nine Million Bicycles ?

- Bien sûr que oui.

- Combien de fois avez-vous joué votre plus grand succès jusqu'à présent ?

- Wow. Un nombre incalculable de fois. Peut-être exactement neuf millions de fois !

- Vous ne la détestez pas ?

- Disons que je l'aime encore. Je l'ai détestée oui, mais heureusement ça a changé, grâce au public. Au moment où l'intro commence, les couples s'embrassent, s'embrassent - on peut vraiment sentir l'amour. C'est fascinant qu'une chanson puisse déclencher une réaction aussi puissante et une telle richesse d'émotions. Je suis donc heureuse de la chanter aussi à Veszprém.

- N'avez-vous pas peur que l'intelligence artificielle soit l'avenir de la musique ? Et si, dans quelques années, il n'y avait plus du tout besoin de musiciens, où les algorithmes écrivaient et jouaient les chansons....

- J'ai du mal à l'imaginer. Je connais des dizaines d'auteurs-compositeurs et de producteurs. Si quelqu'un leur disait qu'ils ne peuvent plus faire de musique à partir de maintenant, ces personnes seraient en grand danger. Je connais au moins cinq cents musiciens qui tueraient facilement s'ils devaient être arrêtés de jouer de la musique.

- C'est presque une armée. Mais que faire si le public s'en fiche et choisit les algorithmes - ils n'ont pas besoin d'être nourris et ils sont moins chers.

- Oui, à long terme, en principe, il peut y avoir quelque chose dedans, mais n'oublions pas que l'offre crée aussi la demande. Et l'offre est très forte : beaucoup de jeunes sont inspirés par la musique qu'ils entendent, ils prennent aussi un instrument, ils écrivent aussi des chansons, et leur génération veut les connaître. Ou à travers eux, ils peuvent réfléchir sur eux-mêmes. Un algorithme peut difficilement faire cela. En outre, il est maintenant très bon marché d'écouter de la musique - même si ce sont encore des gens qui écrivent les chansons aujourd'hui. Je ne suis donc pas très inquiète à l'idée que l'intelligence artificielle s'empare de l'industrie de la musique. Mais quel que soit l'avenir, ma stratégie est très simple : J'écrirai des chansons, je jouerai de la musique. Même si je ne peux jouer dans ma propre chambre qu'un jour : Je continuerai à jouer.

RENE-MARC a écrit:Merci pour ce compte rendu récent de son ITW , qui nous donne quelques nouvelles , sur ces projets futurs .

sergiodadi a écrit:Elle parle bien, au moins,  de Pascal là ?    et peut-être quelques autres fans ?  

"J'ai beaucoup d'amis dans les villes européennes"

Kay a écrit:

sergiodadi a écrit:Elle parle bien, au moins,  de Pascal là ?    et peut-être quelques autres fans ?  

"J'ai beaucoup d'amis dans les villes européennes"

Évidemment !!! Mais il voulait que ça reste discret

Pascal a écrit:

Kay a écrit:

sergiodadi a écrit:Elle parle bien, au moins,  de Pascal là ?    et peut-être quelques autres fans ?  

"J'ai beaucoup d'amis dans les villes européennes"

Évidemment !!! Mais il voulait que ça reste discret

Haha, attendez les amis, tout vient à point à qui sait attendre

id45 a écrit:Parfait, je vois que son frère lui a rendu sa guitare bleue, je suis rassuré. !

Kay a écrit:

id45 a écrit:Parfait, je vois que son frère lui a rendu sa guitare bleue, je suis rassuré. !

J'ai vu qu'elle avait aussi repris les Avalon, qui sait, peut être reverra-t-on la Les Paul Goddess...